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Nantes
dans la deuxième
guerre mondiale

Affiche émise par la Propaganda Staffel de Nantes, le service allemand de contrôle des publications, et destinée à être diffusée dans le département de Loire-Inférieure [1940-1944]
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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La guerre à nouveau

Le 2 septembre 1939, les Nantais découvrent les premières affiches de mobilisation nationale dans la ville. Le pays est de nouveau en guerre. Très vite, des mesures de restriction sont annoncées et les soldats sont dépêchés dans l’Est de la France.
Après la période de la « drôle de guerre » (de septembre 1939 à mai 1940), l’armistice entre la France et l’Allemagne est signé le 22 juin 1940, mettant fin à la débâcle militaire française. La courte période de combat aura coûté la vie à 100 000 français.

France. Provinces et départements. Ligue de démarcation de la zone occupée
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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L’occupation allemande

Dès le 25 juin 1940, la France est coupée en deux. Au nord, la zone occupée par les allemands (Nantes en fait partie) et au sud, la zone libre où s’est regroupé, à Vichy, le nouveau gouvernement de l’Etat Français, sous l’autorité du Maréchal Pétain.
Dès le 19 juin 1940, les Allemands sont à Nantes. La Kommandantur dirige désormais la vie quotidienne. Nantes vit à l’heure de Berlin : le 21 juin 1940, horloges et montres sont avancées d’une heure.

Affiche de la ligue française anti-britannique. Elle jette le discrédit sur le moyen de propagande que constitue la radio, notamment l’émetteur londonien et les messages diffusés par le général de Gaulle.
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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La collaboration

Les maires doivent collaborer activement avec l’autorité allemande. A Nantes, cette collaboration sera jugée insuffisante jusqu’à la nomination par le gouvernement de Vichy, d’Henry Orrion, en octobre 1942. La collaboration d’État prend alors tout son sens, soutenue par les instances religieuses.
En Loire-Inférieure, l’idéologie de Vichy séduit certains groupes politiques et/ou idéologiques. La presse locale relaye aussi la doctrine vichyste comme dans le journal « Le Phare de la Loire ».
D’autres encore sont favorables à l’idéologie nationale-socialiste et parviennent à faire salle comble lors de meeting.

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La collaboration économique

L’Organisation Todt, créée en 1938, organise et développe tous les grands programmes de construction du gouvernement allemand.
En Loire-Inférieure, son principal chantier est la construction de la base pour sous-marins de Saint-Nazaire.
Pour la réaliser, 15 000 travailleurs locaux sont employés. Si une grande partie d’entre eux sont volontaires, nombreux sont ceux qui sont réquisitionnés et logés dans les camps à proximité du chantier.
Les entreprises locales sont peu associées à ce chantier. Mais le Groupement nantais d’entreprises créé en juillet 1943 organise la collaboration économique sur le territoire. Pour la seule année 1943, les 28 entreprises du département concernées par cette répartition des commandes allemandes, cumulent un chiffre d’affaires qui dépasse les 16 millions de francs.

Avis d’exécution d’otages en représailles à l’attentat contre le Feldkommandant Holtz
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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La résistance

Dès les premiers jours de l’occupation, des actes de sabotage sont perpétrés.
Les réseaux de résistance locaux sont nombreux et actifs et les mouvements nationaux ont des antennes dans la ville.
A la suite de l’attentat perpétré à Nantes par trois jeunes communistes contre le lieutenant-colonel Holtz le 20 octobre 1941, 48 otages sont exécutés entre le 20 octobre après-midi et le 22 octobre 1941. Cet évènement marque un tournant.
Le Général de Gaulle élève Nantes au titre de ville «compagnon de la Libération» dès le mois de novembre.
L’autorité allemande ne cesse de traquer les résistants. De nombreux procès ont lieu à Nantes.
En janvier 1943, 37 des 42 Francs-tireurs et partisans jugés par le conseil de guerre allemand au cours du procès dit « des 42 », sont condamnés et fusillés.
Dans le département, la plupart des réseaux, durement touchés par des arrestations massives, sont démantelés en 1944.

Livret de visite de l’exposition « Le Juif et la France », organisée par l’Institut des Questions juives, et contrôlée par les autorités allemandes d’Occupation, au Palais Berlitz, à Paris, du 5 septembre 1941 au 15 janvier 1942.
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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La question juive

À l’automne 1940, la population juive de Loire-inférieure, conformément à la loi du 3 octobre, vient se déclarer en préfecture.
Le registre tenu à Nantes recense 537 personnes, dont 357 français.
Rapidement, les départs volontaires vers la zone libre ou l’étranger s’organisent.
Le 15 juillet 1942, à la veille de la grande rafle du Vélodrome d’Hiver à Paris, une première rafle est organisée dans le département.
En Loire-Inférieure, 236 personnes juives sont raflées et déportées entre 1942 et 1944.

Les magasins Decré à Nantes après les bombardements de septembre 1943
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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Vivre à Nantes pendant la guerre

Les privations sont nombreuses dans tous les domaines de la vie quotidienne.
Le rationnement débute dès l’été 1940.
Les premiers tickets de ravitaillement sont distribués à Nantes dès le mois d’octobre. Tous les produits alimentaires sont concernés ainsi que les vêtements, les chaussures, le chauffage…
Les bombardements alliés accentuent le désarroi de la population.
Nantes et Saint-Nazaire subissent réciproquement 28 et 50 bombardements avec 1890 et 479 victimes.

Tissu brodé. Au moment de la libération, en 1945, les couturières confectionnent des ouvrages à la gloire des libérateurs américains. Les soldats alliés achètent ces broderies en souvenir.
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes

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La libération

Après le débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin 1944, et devant l’avancée des troupes, les allemands quittent Nantes, le 12 août 1944.
L’ensemble du territoire n’est cependant pas libéré.
Sur un rayon de 30 km au nord et au sud de l’estuaire de la Loire, la région de Saint-Nazaire est encerclée par les troupes américaines et les résistants qui ne peuvent franchir les lignes allemandes.
Il faut attendre la reddition du 8 mai 1945 pour que la population de la « poche de Saint-Nazaire » soit libérée, le 11 mai 1945.