L’artisanat de tranchées

Dès 1914, l’enlisement du conflit se traduit par une guerre de tranchées. Les soldats attendent, retranchés dans les galeries, les attaques ennemies ou les ordres d’assaut. Désœuvrés, ils trompent l’ennui en réalisant de petits objets avec des matériaux récupérés, principalement des débris de projectiles.

La majorité des poilus possède en effet une dextérité manuelle importante : artisans et paysans avant le conflit, ils savent exécuter par eux-même de nombreux objets et outils domestiques. Les réalisations sont souvent fonctionnelles : coupe-papiers, briquets, vases, encriers… Cette inventivité est aussi pour le soldat un moyen de préserver son individualité au milieu de conditions matérielles et psychologiques terribles : il faut ‘’tenir’’.

Coupe-papier réalisé dans une douille par un poilu nantais. La lame porte deux inscriptions : ‘‘Marcel’’ et “Noyon 1917’’.