Les grandes thématiques

Le château et ses personnages

Vieux Donjon – Vue de la cour

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Le premier château

Le premier château, la Tour neuve, fut construit au 13e siècle. Ce dernier sera agrandi, notamment au cours du 14e siècle, avec l’édification de plusieurs tours monumentales en granit dont une seule subsiste encore aujourd’hui au nord de l’enceinte, le Vieux donjon.

Les Tours du pied de Biche et de la Boulangerie

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Le château ducal de François II

À partir des années 1460, le Duc de Bretagne François II, qui souhaite affirmer son rang de prince souverain, décide de détruire l’ancien château, la Tour neuve, pour construire celui que nous connaissons aujourd’hui. Ce sera à la fois un lieu défensif face à la puissance du roi de France et un lieu de résidence de la cour ducale de Bretagne.

La mort de François II duc de Bretagne en 1488 et la guerre avec la France arrêtent momentanément les travaux déjà bien avancés :

Les quatre tours de l’entrée : la tour dite des Espagnols, celles du Pied de Biche et celle de la Boulangerie (qui entourent la porte d’accès au château) et celle des Jacobins. Une partie du grand Logis, le Grand Gouvernement et l’aile du lieutenant du Roi sont également achevés.

Les quatre loggias de la tour de la couronne

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L’inspiration italienne d’Anne de Bretagne

Les travaux reprennent après 1491 à l’initiative d’Anne de Bretagne devenue Duchesse de Bretagne et Reine de France à la mort de son père François II et à la suite de son mariage avec le roi Charles VIII.
S’ensuivent notamment l’édification de la Tour du fer à cheval, ainsi que celle de la Rivière et du Port.
A la mort du roi Charles VIII, Anne de Bretagne épouse en 1499, le roi Louis XII. Le mariage est célébré dans la chapelle du château (aujourd’hui disparue).
Quatre loggias d’inspiration italienne viennent agrémenter le sommet de la tour de la couronne d’or. La partie supérieure du Grand logis est également remodelée. Les lucarnes du bâtiment du Grand Logis reçoivent un blason aux armes d’Anne de Bretagne et de son nouvel époux.

Les double “F” affrontés sur la courtine de la Loire

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L’emblème du pouvoir royal de François 1er

Si les séjours d’Anne de Bretagne et de sa cour à Nantes ont été réguliers après la disparition de Charles VIII entre 1498 et 1505, ils vont se ralentir entre 1506 et sa mort en 1514 à Blois.
Sa fille Claude, épouse de François Ier, hérite du château puis son fils François III dernier duc de Bretagne.
Le duché est définitivement rattaché à la France en 1532. Le château devient alors propriété royale.
François 1er fait apposer ses initiales sur les courtines de la Loire pour affirmer cette nouvelle appartenance.
Le Petit gouvernement (le logis du Roi) d’inspiration Renaissance française est probablement érigé dans le deuxième quart du 16e siècle.

La croix de Lorraine sur le bastion Saint-Pierre

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Une place forte de la contestation catholique

Les guerres de religion occasionnent de nouveaux travaux défensifs. En rébellion ouverte contre le roi Henri III, le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne à partir de 1582, essaye ainsi d’en faire une citadelle catholique imprenable. Symbole de sa puissance, de nombreuses croix de Lorraine ornent les fortifications qu’il fait ériger. Mais la conversion du roi Henri IV affaiblit sa position et l’amène à se soumettre à ce dernier en 1598.

Le fronton du Grand Gouvernement

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Une résidence royale

Henri IV entre à Nantes en Avril de la même année et signe secrètement, au château, l’édit de tolérance dit « Edit de Nantes » qui met fin aux guerres de religion.
Le cardinal de Richelieu continue la fortification du lieu. Les visites royales se poursuivent en 1614 avec Louis XIII et Marie de Médicis ainsi qu’en 1628 pour le mariage de Gaston d’Orléans et de Marie de Bourbon.
Peu à peu l’édifice sert de prison pour des détenus de prestige tel que le Cardinal de Retz, chef du parti de la Fronde qui s’en évade en 1654.
Il demeure encore un lieu de visite et de séjour notamment pour Louis XIV à l’occasion de la tenue des Etats de Bretagne en 1661. Ce dernier décide d’ailleurs la reconstruction dans le style classique de l’époque, du Grand gouvernement ravagé par un incendie en 1670 (NB le fronton du perron frappé de ses armes). Mais, dans le siècle suivant, et suite à l’installation de la cour à Versailles en 1683, et de la fixation des états de Bretagne à Rennes dès les années 1730, les voyages royaux vont s’amoindrir. Le château va glisser peu à peu dans l’oubli, déserté par le pouvoir royal.

La partie détruite

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Une fonction militaire et carcérale

Au cours des 18e et 19e siècles, il sert de caserne, prison puis d’arsenal avec notamment la construction du bâtiment du Harnachement sous Louis XVI.
Epargné à la Révolution (excepté la plupart des emblèmes de la royauté) il sera toutefois pris d’assaut comme symbole du pouvoir absolu. Son démantèlement évoqué un temps par la municipalité ne sera finalement pas mis à exécution.
La tour des Espagnols transformée en poudrière subit une explosion en 1800. La salle des archives, la chapelle et le logis du Lieutenant au roi sont détruits engendrant aujourd’hui un remarquable espace vide dans la cour.

Le puits et l’entrée d’une des salles du château-musée

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Un château-musée

Suite à une série de restaurations, le château est classé monument historique en 1862.
La ville de Nantes achète le bâtiment en 1915 et y installe le Musée d’art décoratif dès 1924. La seconde guerre mondiale et l’occupation allemande occasionnent la construction d’un blockhaus dans la cour du château. Après la guerre, le château accueille aussi le Musée d’art populaire régional puis le Musée des Salorges dont le bâtiment précédent a été bombardé en 1943.
La rénovation du château tel que nous le connaissons aujourd’hui débute en 1989 et aboutit en 2006 à la réunion des collections muséales dans le château-musée d’Histoire de Nantes. Véritable lieu d’interprétation de l’histoire de la ville c’est aussi un lieu contemporain relié au reste de la cité par le biais d’une large ouverture au public et d’une libre circulation facilitée.