Colloque
Les Mongols et l'élargissement du monde
Dans le cadre de l’exposition Gengis Khan. Comment les Mongols ont changé le monde.
Dans l’histoire mondiale, il y a un avant et un après Gengis Khan.
Pourtant, à sa mort, en 1227, l’expansion mongole ne fait que commencer. Elle va être portée par trois générations de conquérants nomades et s’achever à la fin du 13e siècle. Dans les années 1280, les descendants de Gengis Khan dominent un espace immense qui va de la Corée jusqu’à la Pologne. Leur empire, en constante évolution, crée les conditions d’une interaction croissante entre les nombreuses communautés sédentaires et les éleveurs nomades. Des régions du monde qui n’avaient eu que des contacts sporadiques et indirects se retrouvent alors, pour la première fois, sous une même gouvernance. Les Mongols financent la construction de villes, d’ateliers d’artisanat, de lieux de culte et formalisent des réseaux marchands qui lient en un système-monde l’Asie, le Proche-Orient et les espaces slave et européen. Parallèlement, les khans ordonnent la construction d’observatoires et financent des travaux de recherche en astronomie et en cartographie : ainsi ils ne soutiennent pas seulement l’élargissement des échanges, mais contribuent directement à la connaissance du monde connu.
Si, jusqu’à aujourd’hui, les historiens n’ont pas été en mesure d’aborder collectivement la question de la mondialisation mongole, c’est parce qu’ils se sont heurtés, d’une part, au découpage institutionnel en aires culturelles, qui a conduit à un morcellement des études, et, d’autre part, aux historiographies nationalistes, qui voient dans l’Empire mongol un frein à l’établissement des États-nations.
Ce colloque international, qui a pour point de départ une collaboration scientifique franco-mongole, réunira historiens et archéologues, et permettra de faire un tour d’horizon de l’avancée des recherches sur l’Empire mongol et son héritage mondial.
Colloque organisé par l’Université de Nanterre (MéMo, Centre d’Histoire des sociétés médiévales et modernes, UPN et Paris 8), l’Université de Nantes (département Histoire), le musée d’histoire de Nantes, le musée national Chinggis Khaan (Ulaanbaatar) et de l’université nationale de Mongolie.